Alternatiba Poitiers : désobéissance civile et CER -Tribune
[info : web-débat Café’CAC spécial « légitimité de la désobéissance civile » avec Alternatiba le 25 octobre 22]
C’est une formation à l’action non-violente avec un atelier de « désobéissance civile » prévue au village des alternatives de Poitiers les 17 et 18 septembre 2022, qui a décidé le préfet de la Vienne à demander à la mairie de retirer les subventions à Alternatiba Poitiers. Selon lui, la formation serait la preuve « d’un non respect du contrat d’engagement républicain » (CER). Aussitôt, la maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy a dénoncé une utilisation abusive de la loi « séparatisme ». Alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lui affirmé son soutien au préfet et ex-directeur de campagne d’Emmanuel Macron, Jean-Marie Girier.
Alternatiba œuvre pour une société soutenable, juste, basée sur des valeurs de solidarité et d’entraide, une culture de la non-violence, de tolérance, de bienveillance et de respect. La désobéissance civile telle qu’elle est entendue là, est un dernier recours qui vise à révéler des injustices pour permettre de les résoudre de manière non-violente.
Rappelons que Le contrat d’engagement républicain (CER), est un décret entré en vigueur au 2 janvier 2022, c’est un document par lequel les associations s’engagent à respecter les principes de la République. Il découle de la « loi confortant le respect des principes de la République » (août 2021) et les 2 instaurent une culture de la défiance et de la sanction, comme le confirme cette affaire.
Une soixantaine d’associations (dont le CAC) et syndicats nationaux signent une tribune collective de défense d’Alternatiba (parue dans l’Huma le 23/9/22 et dans Médiapart) et réclament l’abrogation de la Loi Séparatisme et du Contrat d’engagement républicain qui menacent gravement les Libertés Associatives :
La désobéissance civile relève de la liberté d’expression et du répertoire d’actions légitimes des associations
Feuille de route 2022-2023 du CAC
La présentation de notre feuille de route 2022-2023 a eu lieu en visio le vendredi 23 septembre de 11h à 12h30.
Nous étions une vingtaine pour découvrir ce programme riche (auquel il manquait une chronologie claire afin de le rendre plus palpable) qui dessine les axes d’action du CAC pour les prochains mois.
Vous trouverez ici les diapos support de présentation que nous avons affiché durant la visio.
Présentation des actes de l’Université d’été du CAC à Lille
Les actes sont disponibles avec des ressources à la fois dans le document et en ligne !
Nous sommes retournés à Lille le jeudi 29 septembre à la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités (MRES) pour faire la présentation officielle des actes de notre toute récente Université d’été permettant la restitution des travaux réalisés.
Revoir ICI la séance intégrale (et découpée) :
LES ACTES SONT A TELECHARGER ICI
La réalisation de ces actes et leur diffusion vise à poursuivre et faire fructifier les nombreux travaux présentés et débattus les 5, 6 et 7 juillet dernier.
- Vous pouvez retrouver ICI les ressources, vidéos, podcasts et photos réalisées lors de notre université d’été.
Cette rencontre du 29/09 s’inscrit dans le cadre de nos séances d’Universités des savoirs associatifs, elle en sera même la séance inaugurale de la saison 2022/2023 !
Lancement réussi pour l’observatoire contre la marchandisation [sept 22]
Ce 10 septembre, elles et ils ont été nombreux.ses à braver la pluie et la boue de la fête de l’Huma pour assister au lancement de l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations (OCMA). A la tribune, cinq associations ou réseaux étaient présents : le mouvement rural pour une jeunesse chrétienne (MRJC), la maison commune de la décroissance (MCD), le mouvement pour une économie solidaire (MES), le Collectif 21 venu de Belgique, le Collectif des associations citoyennes (CAC), tous membres fondateurs de l’Observatoire, certain.es autres étaient dans le public comme le Collectif pour une éthique en travail social, l’Association nationale des assistants de service social (ANAS), le Collectif avenir éduc… Sylvain Celle, socio-économiste, représentait le conseil scientifique de l’Observatoire qui compte aujourd’hui une dizaine de chercheurs et chercheuses. La totalité du débat, le communiqué de presse, les articles en lien avec ce lancement sont à retrouver ci-dessous.
Communiqué de presse du 7 septembre 2022
L’association est de plus en plus poussée vers le marché. Les financements publics comme privés intègrent les logiques appliquées aux entreprises : management tourné vers la performance, appels d’offre, commande publique, paiement aux résultats, investissements à impact… tout un écosystème floute désormais les différences entre l’association non-lucrative et les acteurs privés.
Le marché intègre de plus en plus de secteurs longtemps préservés des logiques marchandes. Des acteurs privés entrent en concurrence avec des associations quand ils ne phagocytent pas entièrement les nombreuses idées du monde associatif en les reprenant sous forme d’entreprise à mission voire d’entreprise à impact.
Face à ce phénomène, une quinzaine d’associations lance, à l’occasion de la fête de l’Huma le 10 septembre, un observatoire citoyen de la marchandisation des associations. Le lancement aura lieu à 13h dans le village « territoires solidaires ».
L’objectif : décrypter ces processus pour mieux les dénoncer et les contrer. Cet observatoire s’appuie sur un conseil scientifique pour croiser les regards des acteurs associatifs et des chercheurs et construire ensemble des savoirs pour outiller le monde associatif.
Concrètement, l’observatoire propose :
« L’association, un creuset politique »
« Pour nous au CAC, l’association est politique… » Voici comment commence l’intervention prononcée par Marianne Langlet invitée aux Amfis 2022 à Valence au débat mené avec le député LFI, Carlos Martens Bilongo et l’ancien président du Secours populaire, Richard Béninger, intitulé : « Engagements associatifs, engagements politiques, quel avenir en commun ? » Politique, c’est à dire ? Voici le texte du débat, n’hésitez-pas à nous faire vos retours !
« Pour nous, l’association est politique. Nous, c’est le Collectif des associations citoyennes : 2.500 associations dont 150 réseaux nationaux qui se reconnaissent dans une vision commune du monde associatif et défendent l’importance du fait associatif pour une démocratie.
Pour nous, les associations sont politiques, elles sont partie prenante de la vie de la cité, elles sont des lieux d’émancipation, de débat, d’éducation populaire, de confrontations et de partages, de lutte collective, de création de droits et de savoirs issus de l’expérience et à ce titre des lieux citoyens de création politique, des creusets pour expérimenter de futures politiques publiques.
S’il ne fallait prendre qu’un seul exemple parmi de nombreux autres, nous pourrions prendre celui de la proposition de sécurité sociale de l’alimentation portée depuis plusieurs années par un collectif qui réunit acteurs associatifs et chercheurs.
C’est une proposition solide d’alternative à notre système d’aide alimentaire actuelle qui est non seulement très stigmatisant et avec des systèmes de contrôle souvent dégradant mais permet également au système agro-industriel d’écouler sa surproduction, voire de la rendre rentable puisque le surplus qu’elle donne à l’aide alimentaire lui permet de défiscaliser à hauteur de 60% de la valeur du don.