Soudorgues, laboratoire vivant de participation citoyenne
D’après la synthèse par les habitants, numéro spécial de Soudorgues dynamique – Mai 2016
Résumé
Soudorgues est une petite commune des Cévennes, à 500 m d’altitude, dont la population est passée de 800 habitants au XIXe siècle à 200 en 1990. La population augmente à nouveau, et atteint aujourd’hui 300 habitants, grâce à la capacité qu’ont eue ses familles traditionnelles d’accueillir et d’intégrer de nouveaux venus, ce qui a permis des réalisations bénéfiques pour le village, facilitant la création d’emplois et l’animation. La démocratie participative a permis de construire un avenir à Soudorgues, en donnant la parole aux citoyens, pour aboutir à des propositions mieux partagées que celles qui auraient été prises par les seuls élus. Ceux-ci ne se sentent plus isolés mais épaulés par les villageois. Différentes commissions (30 participants au total, soit 10 % de la population) ont permis de réaliser de nombreux projets : deux villages d’activités, la création de 4 logements sociaux de qualité qui accueillent des familles actives avec enfants, la réfection du foyer et son agrandissement, etc. L’installation du photovoltaïque assure le remboursement de l’emprunt contracté pour sa réalisation. Le chauffage au bois et le photovoltaïque permettent des économies substantielle. L’aide bénévole de plusieurs soudorguais et de plusieurs membres du Conseil municipal permettent de limiter les coûts, rendant les projets viables. La complexité est dans le dosage du bénévolat, qui ne doit pas entraver le développement des entreprises locales. Le bénévolat permet l’enrichissement de chacun et constitue un ciment entre les citoyens. Cette pratique de la démocratie participative en vue de réaliser des projets a généré une riche expérience de la participation, transposable à d’autres situations : la nécessité d’un climat de confiance, d’une information complète des participants, la primauté de l’humain sur l’économie l’importance d’une écoute de tous les participants dans les commissions, y compris les plus timides, la prise en compte tous les facteurs. C’est un mouvement perpétuel toujours à reconstruire.
L’action menée
Soudorgues est une petite commune des Cévennes, à 500 m d’altitude, dont la population est passée de 800 habitants au XIXe siècle à 200 en 1990. La population augmente depuis lors, et atteint aujourd’hui 300 habitants, grâce à la capacité qu’ont eu ses familles traditionnelles d’accueillir et d’intégrer de nouveaux venus qui ont permis des réalisations bénéfiques pour le village, facilitant la création d’emploi et l’animation, et dans la pratique de la démocratie participative.
La démocratie participative à Soudorgues a pour but de donner la parole aux citoyens qui le souhaitent. L’idée est de passer d’un statut passif d’administré à celui de citoyen engagé et fier de sa commune. Il s’agit d’aboutir à des propositions mieux partagées que celles prises par les seuls élus, qui ne se sentent plus isolés mais épaulés par ce groupe de villageois. Cette vision n’est pas antinomique avec les institutions représentatives existantes (le rôle du maire, du conseil municipal) mais doit être plutôt conçue comme complémentaire.
Différentes commissions se réunissent en fonction des besoins, à la demande du maire, d’un adjoint ou dans des participants. Les commissions s’organisent librement. Leur travail permet d’aboutir à des propositions concrètes pour le mieux vivre ensemble, dont des réalisations pratiques d’aménagements, diminuer les dépenses. Une fois les décisions validées par le conseil municipal, les membres des commissions peuvent, le cas échéant, participer à la mise en œuvre des projets.
Chaque commission compte parmi ses membres un ou deux conseillers, ce qui permet de travailler en étroite collaboration avec la mairie. Pour peu qu’elles soient correctement animées, ces commissions donnent aussi une chance égale à chaque soudorguais – quel qu’il soit – de se forger une opinion et de la faire partager. Un fait suffisamment rare pour être souligné. Faire partie d’une commission c’est aussi évoluer en fonction des arguments échangés et s’émanciper, car « ce qui distingue l’esclave (ou le dominé) de l’homme libre, c’est que seul le second a un pouvoir d’initiative ». D’où l’importance donnée à la qualité de l’information… Bien informer, c’est former des citoyens. Mal informer c’est former des sujets.
La démocratie participative a permis de réaliser de nombreux projets
En 1990, le « Village actif », a permis d’installer 3 entreprises : Biotope, Pensée sauvage et Armoise (une coopérative, une association, une SARL). Armoise est partie mais d’autres petites entreprises sont venus s’installer (ostéopathe, Yoga, musicien… L’achat de « Bon Repos » a permis de créer 4 logements sociaux de qualité, la cyberépicerie Terre de Mauripe ainsi qu’un local et un four de poterie. Les 4 logements accueillent des familles actives avec enfants, l’épicerie autofinance un poste à temps partiel. La réfection du foyer et son agrandissement ont bénéficié de l’aide bénévole de plusieurs soudorguais et de plusieurs membres du Conseil municipal, ce qui a permis, ici aussi, de limiter les coûts, rendant le projet viable. L’installation du photovoltaïque assure le remboursement de l’emprunt contracté pour sa réalisation. Le chauffage au bois alimente le foyer, la mairie et l’école permettant une économie substantielle pour la commune.
L’atelier des Cadenèdes permet à sept artisans ou autoentrepreneurs soudorguais de développer leur activité a été rendue possible grâce à un montage qui incluait dès le départ, en complément de subventions et d’investissements municipaux, une part de participation citoyenne et de bénévolat. Des bénévoles sont venus parfois de loin pour apprendre des techniques de construction écologiques. La complexité est dans le dosage du bénévolat qui ne doit pas entraver le développement des entreprises locales. Il est donc acceptable quand « l’économie réalisée » permet de mettre en place un projet. Le bénévolat est l’enrichissement de chacun et le ciment entre les citoyens.
La démocratie participative, une construction commune de l’intérêt général
De nombreux projets ont vu le jour grâce à démocratie participative, porteurs d’activités économiques sur place, de transition écologique et de mieux vivre. L’humain prime sur l’économie, la priorité donnée à la qualité de la réflexion (recherche de solutions nouvelles et prise en compte de toutes les conséquences) ainsi qu’aux modalités du débat (respect des opinions contraires et dépassement des divergences). S’associer à l’élaboration des décisions publiques, améliore la qualité des débats et des services publiques : cela permet de participer plus directement à la construction de l’intérêt général.
Lorsqu’un projet se réalise dans de bonnes conditions, il instaure un rapport de confiance avec les financeurs et plus particulièrement les techniciens instruisant les dossiers… Ce rapport de confiance permet, à son tour, de réaliser de nouveaux projets. Ainsi, chaque projet se nourrit des précédents réussis. Les limites sont, de fait, posées par la participation ou non des citoyens aux commissions.
Dans chaque commission il est important d’être à l’écoute de tous les participants (certains sont plus timides que d’autres… et n’en ont pas moins d’opinion légitime !). Toutes les décisions ne peuvent pas être prises à l’unanimité. Il faut accepter de faire de temps en temps des concessions quand il s’agit du mieux vivre ensemble, que le moment n’est pas opportun, qu’ils ne concernent que trop peu de personnes pour être portés au niveau du village. Tout conflit doit déboucher sur une négociation, plus ou moins longue, où d’autres facteurs sont à considérer : les contraintes économiques, l’intérêt collectif…
Les inventeurs grecs de la démocratie participative estimaient que dans l’idéal, la politique consiste en ce que « les hommes libres, par delà la contrainte, la violence et la domination, ont entre eux des relations d’égaux et que, en dehors d’un contexte de guerre, toutes les questions de la vie commune doivent être traitées par la discussion et la persuasion mutuelle ». La démocratie participative, réactualise l’idéal des « Anciens » d’une participation directe des citoyens ordinaires à la prise de décision politique et à la gestion des actions.
Dans le contexte d’une interrogation croissante sur les limites de la démocratie représentative, du fait majoritaire, de la professionnalisation du politique et de son éloignement de la vie quotidienne des citoyens, la démocratie participative permet à chacun(e) de réfléchir et d’agir, non seulement sur les affaires de la commune, mais aussi sur celles de l’Etat. Si cette présence vigilante n’est pas assurée, les gouvernements, les corps organisés, les fonctionnaires, en butte aux pressions de toutes sortes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent aux tentations de l’arbitraire… Ainsi vécue, la démocratie participative est un mouvement perpétuel. Il faut plutôt considérer que ce type de participation relève d’un chantier collectif dans lequel on recherche les meilleures solutions pour tous, le mieux vivre ensemble et une forme d’équilibre où chaque citoyen se sent intégré dans le village.
Contact et lien
Contact Mairie de Soudorgues, 04 66 25 83 54 mairiesoudorgues@wanadoo.fr Le Portal 30460 Soudorgues
Lien voir le numéro spécial bilan de l’action municipale, très bien fait dans https://soudorgues.jimdo.com/mairie/bulletin-municipal/
Extrait du bulletin municipal mai 2016 Numéro spécial « La démocratie participative à Soudorgues »
(Voir https://soudorgues.jimdo.com/mairie/bulletin-municipal/)
But : La démocratie participative à Soudorgues a pour but de donner la parole aux citoyens qui le souhaitent. L’idée est de passer d’un statut passif d’administré à celui de citoyen engagé et fier de sa commune.
Il s’agit d’aboutir à des propositions mieux partagées que celles prises par les seuls élus, qui se sentent souvent isolés et qui seront alors épaulés par ce groupe de villageois. Il n’est pas nécessaire d’être élu pour s’impliquer. Depuis les années 2000, les liens se sont fluidifiés entre le conseil municipal et les villageois.
On peut également parler de démocratie locale ou de proximité.
Gérer un village est de plus en plus compliqué. Être solidaire, apporter sa dynamique propre est d’autant plus intéressant qu’il y a beaucoup de compétences différentes dans le village.
A Soudorgues, l’humain prime l’économie.
La particularité de Soudorgues réside dans la capacité qu’ont eu ses familles traditionnelles d’accueillir et d’intégrer de nouveaux venus qui ont permis des réalisations bénéfiques pour le village, facilitant la création d’emploi et l’animation.
Lorsqu’un projet se réalise dans de bonnes conditions, il instaure un rapport de confiance avec les financeurs et plus particulièrement les techniciens instruisant les dossiers… Ce rapport de confiance permet, à son tour, de réaliser de nouveaux projets. Ainsi, chaque projet se nourrit des précédents réussis.
L’accumulation d’investissements durables et fiables est rassurante pour tout le monde. Et pour la plupart des projets qui ont été réalisés, les bénéfices induits ont été importants.
A Soudorgues, chaque euro est valorisé à plus que sa valeur de départ… C’est cela l’essence même du développement durable
La finalité de la démarche.
Donner la priorité à la qualité de la réflexion (recherche de solutions nouvelles et prise en compte de toutes les conséquences) ainsi qu’aux modalités du débat (respect des opinions contraires et dépassement des divergences).
Ainsi différentes commissions ont permis aux soudorguais de s’y inscrire. Leur travail permet d’aboutir à des propositions concrètes pour le mieux vivre ensemble, dont des réalisations pratiques d’aménagements, diminuer les dépenses.
La philosophie.
Les inventeurs grecs de la démocratie participative estimaient que dans l’idéal, la politique consiste en ce que « les hommes libres, par delà la contrainte, la violence et la domination, ont entre eux des relations d’égaux et que, en dehors d’un contexte de guerre, toutes les questions de la vie commune doivent être traitées par la discussion et la persuasion mutuelle ».
S’associer à l’élaboration des décisions publiques, améliore la qualité des débats et des services publiques : cela permet de participer plus directement à la construction de l’intérêt général. On part du principe que tout conflit doit déboucher sur une négociation, plus ou moins longue, où d’autres facteurs sont à considérer : les contraintes économiques, l’intérêt collectif, etc.
Au delà de Soudorgues et dans le contexte d’une interrogation croissante sur les limites de la démocratie représentative, du fait majoritaire, de la professionnalisation du politique et de son éloignement de la vie quotidienne des citoyens, participer à la démocratie (et ne pas se contenter de mettre épisodiquement un bulletin dans l’urne et déléguer les pouvoirs à un élu puis à se taire pendant cinq ou six ans) permet à chacun(e) de réfléchir et d’agir, non seulement sur les affaires de la commune, mais sur celles de l’Etat (F). Si cette présence vigilante n’est pas assurée, les gouvernements, les corps organisés, les fonctionnaires, en butte aux pressions de toutes sortes, sont abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent aux tentations de l’arbitraire…
La démocratie participative, tente de réactualiser l’idéal des « Anciens » d’une participation directe des citoyens ordinaires à la prise de décision politique et, dans les initiatives les plus abouties, à la gestion de certains programmes y afférant.
Cette vision n’est pas antinomique avec les institutions représentatives existantes (le rôle du maire, du conseil municipal) mais doit être plutôt conçue comme complémentaire. Pour que la démocratie soit participative, il faut participer.
Les limites.
Les dispositifs délibératifs sont supposés mieux répondre à ce défi, en cherchant à élargir le plus possible le champ de l’engagement politique, à travers des espaces publics de débats quasi permanents ouverts à tous.
Les limites sont, de fait, posées par la participation ou non des citoyens aux commissions. Et dans chaque commission il est important d’être à l’écoute de tous les participants (certains sont plus timides que d’autres… et n’en ont pas moins d’opinion légitime que les autres!).
Toutes les décisions ne peuvent pas être prises à l’unanimité. Il faut donc accepter de faire de temps en temps des concessions surtout quand il s’agit du mieux vivre ensemble. Il faut accepter que certains projets soient en avance (ou remontent trop tard) ou que le moment n’est pas opportun de les réaliser ou qu’ils ne concernent que trop peu de personnes pour être portés au niveau du village.
Mais tant que ces débats sont constructifs et courtois, Soudorgues gagnera en harmonie.
La complexité est dans le dosage du bénévolat qui ne doit pas entraver le développement des entreprises locales. Il est donc acceptable quand « l’économie réalisée » permet de mettre en place un projet. Le bénévolat est l’enrichissement de chacun et le ciment entre les citoyens.
Si le projet ne peut pas être réalisé en faisant appel aux entreprises locales, que le plafond de financement est atteint ou que l’utilisation par la population deviendrait trop onéreuse (ex. foyer municipal), dans ce cas le bénévolat ne concurrence pas les entreprises puisqu’il viabilise alors le projet.
On observe donc que Soudorgues est déjà active dans et vers la démocratie participative et que les retombées sont plutôt positives. Mais qui dit démocratie participative dit mouvement perpétuel. Il faut plutôt considérer que ce type de participation relève d’un chantier collectif dans lequel on recherche les meilleures solutions pour tous, le mieux vivre ensemble et une forme d’équilibre où chaque citoyen se sent intégré dans le village.
Chaque commission compte parmi ses membres un ou deux conseillers, ce qui permet de travailler en étroite collaboration avec la mairie. Les soudorguais impliqués dans les commissions le sont sur la seule base du volontariat. Ils sont animés par l’envie de comprendre le sujet qui leur est soumis, et/ou de proposer des idées ou solutions favorables à l’intérêt collectif.
Pour peu qu’elles soient correctement animées, ces commissions donnent aussi une chance égale à chaque soudorguais – quel qu’il soit – de se forger une opinion et de la faire partager. Un fait suffisamment rare pour être souligné. Faire partie d’une commission c’est aussi évoluer en fonction des arguments échangés et s’émanciper. Comme le dit Hannah Arendt : « ce qui distingue l’esclave (ou le dominé) de l’homme libre, c’est que seul le second a un pouvoir d’initiative ».
D’où l’importance d’impulser l’égale possibilité pour chaque citoyen d’influencer la décision…, mais cela va de pair avec la qualité de l’information… => Bien informer, c’est former des citoyens. Mal informer c’est former des sujets.
La participation citoyenne : les acquis
La participation citoyenne dans la pratique : autonomiser la commune
La situation actuelle n’est que le prolongement et la confirmation de la participation citoyenne qui s’est exprimée depuis les années 1990. A l’époque, Soudorgues est déjà dynamique mais les promeneurs qui passent ou certains vacanciers ne s’en aperçoivent pas.
1/ Un projet de citoyens : « Village actif »
Lorsqu’une parcelle à l’entrée du village est en vente, les responsables de Biotope (installés à Lasalle à l’époque) souhaitent revenir dans le village. Le projet permet alors d’installer 3 entreprises : Biotope, Pensée sauvage et Armoise.
Ce projet était validé à l’époque par le maire Jean Gazaix, les adjoints Philippe Casse, Jacques Nogarède et le conseil municipal. Les citoyens responsables de ces 3 structures (Coopérative agricole, association loi 1901, SARL) ont su motiver des financeurs multiples permettant de fortement diminuer le coût de construction pour la mairie (80% d’aides publiques). Les 20% restants étaient couverts par un emprunt remboursé par les loyers des entreprises. Tout le volet traitement de la charpente, peintures intérieurs a été assumé par les 3 structures.
L’opération n’a donc rien coûté à la commune, qui s’est enrichie d’un bâtiment lui rapportant chaque année. Car, au lieu de revendiquer la propriété de ce bâtiment commun, le souhait unanime des 3 structures a été de permettre au village d’acquérir un ensemble adaptable dans le futur à d’autres usages de manière à éviter une future « friche artisanale ». Même si le projet initial architectural (qui aurait fait de « Village actif » un projet innovant avec la possibilité d’agrandissement futur) n’était pas validé par l’ensemble des membres du conseil municipal, ce bâtiment a quand même un certain cachet.
Toute la partie d’agrandissement pour la coopérative (en bois) a été entièrement financée et construite par les membres de Biotope. Village actif tourne toujours. Armoise est partie mais d’autres petites entreprises sont venus s’installer (ostéopathe, Yoga, musicien…).
2/ La mise en place du Bon Repos
Le deuxième projet citoyen concernait le Bon Repos avec la mise en place d’une maison d’accompagnement d’enfants en situation difficile. Les compétences sont présentes dans le village, la directrice potentielle était trouvée… Ce projet s’inscrivait également dans la lutte pour le maintien de notre école. Mais le projet était trop difficilement finançable et a été abandonné.
Toutefois, l’achat du Bon Repos par la mairie a permis de créer 4 logements sociaux de qualité, la cyberépicerie Terre de Mauripe ainsi qu’un local et un four de poterie. Les réflexions pour la mise en place de ce projet multi-facettes ont été menées avec les habitants intéressés par ce projet. Un des buts étant d’apporter de l’animation dans le village. Les 4 logements accueillent des familles actives avec enfants, l’épicerie autofinance un poste à temps partiel et on peut acheter de belles poteries.
3/ La création du four communal, à l’initiative de David Thiesset, qui avait acquis un ancien four dans une maison privée, a été fortement soutenue par le Conseil Municipal de l’époque. Ceci montre encore une fois l’implication mutuelle pour un projet villageois. Sans David et les bénévoles, ce projet n’aurait pas pu voir le jour. Les employés municipaux ont appris de David la technique de construction de voûte. Le bénévolat a permis de fortement diminuer les coûts de ce four, autour duquel les animations sont régulières. C’est également grâce à ce four que nous avons maintenant notre boulanger du village.
4/ La végétalisation du sentier reliant le foyer à la place du village, projet du Conseil Municipal, a été réalisée une première fois. Puis le sentier a été récemment revégétalisé par les habitants de Soudorgues (commission environnement).
5/ La Réfection du foyer et son agrandissement ont bénéficié de l’aide bénévole de plusieurs soudorguais et de plusieurs membres du Conseil municipal, ce qui a permis, ici aussi, de limiter les coûts, rendant le projet viable. L’installation du photovoltaïque assure le remboursement de l’emprunt contracté pour sa réalisation. Le chauffage au bois alimente le foyer, la mairie et l’école permettant une économie substantielle pour la commune. Nous sommes tous contents de cette réfection et le foyer est davantage utilisé.
6/ La phytoépuration communale installée en 2002 (suite aux inondations) a également été réalisée grâce à l’implication de villageois pour remplacer le système de drainage du café-restaurant. Elle a permis l’adduction d’autres sorties de fosses autour de la place. L’exemplarité de cette technique et son bon fonctionnement ont incité des particuliers à installer ce système respectueux de l’environnement.
7/ l’atelier des Cadenèdes permet d’accueillir différentes entreprises soudorguaises. La construction de ce bâtiment permet à sept artisans ou autoentrepreneurs soudorguais de développer leur activité a été rendue possible grâce à un montage qui incluait dès le départ une part de participation citoyenne et de bénévolat, en complément de subventions et d’investissements municipaux. La définition des usages a nécessité un certain nombre de réunions entre les élus, les futurs locataires et les architectes. Si la construction du gros oeuvre a été confiée à des entreprises, le second oeuvre (isolation, cloisons, enduits, peinture) a été réalisé par les employés municipaux, les futurs usagers et de nombreux bénévoles. Ces derniers sont venus parfois de loin pour apprendre des techniques de construction écologique, mais surtout pour soutenir une petite commune rurale qui résiste aux tendances lourdes de la baisse des subventions, du chômage, de l’urbanisation sauvage et du creuset des inégalités.
Une préoccupation actuelle : L’eau, un liant démocratique ?
Si vous tapez sur internet, « eau et démocratie » vous tombez sur les expressions : « la démocratie par l’eau, la démocratie pour l’eau », « cela s’écrit eau, cela s’écrit démocratie » ; « L’eau a besoin de démocratie ». etc. A première vue, il n’y a pas de lien direct, entre les molécules H20 qui constituent 70% du corps humain et 72% des surfaces de la planète, et la démocratie qui régit nos sociétés. A y regarder de plus près, les liens sont nombreux et limpides comme de l’eau de source.
Une résolution de L’ONU, votée en juillet 2010, proclame « droit humain fondamental » l’accès pour tous à l’eau potable et à son assainissement, au même titre que la liberté d’expression. Contrairement à l’expression désormais usuelle de « gestion de la ressource en eau », l’accès à l’eau potable n’est pas seulement un « besoin économique », mais un droit fondamental, qui nécessite d’y réfléchir en terme d’équité, de démocratie et de solidarité.
A Soudorgues se posent depuis toujours les mêmes questions qu’à Paris, à Calcutta ou à Alger : d’où vient l’eau potable ? Combien cela coûte t-il à la commune de garantir ce droit ? Où vont nos eaux usées ?
Une loi récente vient d’être adoptée en France qui va bouleverser la « gestion » de l’eau dans notre commune (transfert de la compétence à la communauté de communes en 2020), nous souhaitons mettre ce sujet sur la table du débat démocratique, non pas comme un pavé dans la mare, mais comme un lien entre tous les habitants de Soudorgues.
Le premier objectif de cette nouvelle « commission eau », serait d’échanger des informations, de se former mutuellement car chacun détient une goutte du savoir : les anciens connaissent les sources, les gourgues et les boulidous ; les élus ont travaillé sur le Schéma directeur de l’eau, les employés communaux entretiennent le réseau de canalisations.
Le second objectif serait, à moyen terme, de trouver un certain nombre de solutions concrètes pour répondre aux nouvelles contraintes réglementaires de la Loi NOTre (déconnexion de la réalité locale entre Soudorgues et les techniciens de la CC à Valleraugue, hausse du prix de l’eau, dé-pollution plutôt que prévention etc.). Si vous souhaitez vous informer, partager vos connaissances, contribuez à la réflexion, votre énergie vitale est la bienvenue !
http://www.kaizen-magazine.com/histoire-deau-des-usagers-a-la-reconquete-de-leau/
http://www.kaizen-magazine.com/sapproprier-se-reapproprier-le-droit-a-leau/