Pour une décentralisation qui fasse le pari des territoires, de leurs citoyens et associations
Des responsables associatifs issus des mouvements du développement local, de l’éducation populaire, de la citoyenneté active se sont rassemblés pour confronter leurs points de vue à propos des perspectives politiques d’évolutions des questions territoriales, citoyennes et du dialogue civil ouvertes par les changements politiques récents.
La nouvelle étape de la décentralisation annoncée pourrait nous remplir d’espoir, mais…
La solution de la décentralisation est proposée avant qu’un dialogue civil ne permette d’élaborer un diagnostic, de pointer les problèmes. La méthode reste, pour l’instant, descendante : les élus de la nation parleront aux élus des territoires et le cumul des mandats étant encore à l’œuvre, ce sont bien souvent les mêmes. Les contraintes budgétaires, réelles et conséquentes, semblent d’emblée brider l’imagination. A ce jour, nous pouvons craindre une décentralisation institutionnellement efficace mais sans souffle et surtout sans impact sur les pratiques de citoyenneté, alors que de notre point de vue, il serait urgent de changer la focale.
L’Unadel, RECIT, le Collectif des Associations Citoyennes, le collectif Pouvoir d’Agir, Arc-en-ciel-théâtre réseau national, la confédération nationale des foyers ruraux, l’ADAT et d’ores déjà d’autres réseaux associatifs ont décidé de se coordonner pour :
- Rencontrer, dès cet été, les ministères et leurs cabinets, pour leur faire part de leurs propositions et contributions. Ces contacts, pris par chaque association ou réseau, seront croisés par les uns et les autres
- Contribuer, sur la place publique, à promouvoir leurs idées, pratiques, acteurs, à l’œuvre depuis plus de vingt ans sur ces questions. Elles ont notamment été regroupées dans l’ouvrage paru en février 2012 « Décentralisons autrement ! Le Livre blanc citoyen du développement local et de la décentralisation »
- Faire des propositions législatives dès cet automne, dans le cadre des trop courts Etats généraux de la démocratie locale et surtout dans le cadre des débats parlementaires à venir.
D’ores et déjà, un rendez-vous est donné aux acteurs associatifs pour se retrouver le Mercredi 12 septembre, à Marseille, dans le cadre de l’Université d’été du développement local.
Nous nous exprimerons au nom d’une plate-forme inter-associative, rassemblant des acteurs du développement local, de l’animation et de la mobilisation sociales, de la citoyenneté active et de l’éducation populaire dans les territoires urbains et ruraux. Nous faisons vivre depuis longtemps des équipements de voisinage, avec la participation des habitants. Nous gérons de nombreuses procédures de développement économique (notamment dans le domaine de l’économie sociale et solidaire), de développement social (notamment avec la politique de la ville), de développement culturel et touristique. Nous sommes engagés dans de très nombreuses actions liées au développement durable. Nous mettons en œuvre des formes diverses d’accès à la citoyenneté et d’exercice collectif des responsabilités dans l’esprit de l’éducation populaire et d’un réel partage des savoirs.
Nous nous appuyons sur cette histoire et sur ces acquis pour penser qu’au moment d’un important changement d’orientation politique, où de nombreux projets de loi sont en cours d‘élaboration, où des perspectives positives nous semblent ouvertes dans de nombreux domaines, après des années de grandes difficultés, nous pouvons contribuer, en restant à notre place spécifique, aux immenses chantiers qui se dessinent.
Pas de décentralisation, sans nous !