Article Le Monde « Pour une ESS de combat » (Minga/Coopaname)
Pour une économie sociale et solidaire « de combat »
Article dans la rubrique « idée » du Monde du 21/11/13, par Emmanuel Antoine (président de l’association Minga) et Stéphane Veyer (associé et directeur général de la Société coopérative et participative Coopaname) :
L’économie sociale et solidaire (ESS) voulait être » reconnue « , elle l’est. Elle souhaitait changer d’échelle : elle en aura les moyens : le projet de loi sur l’ESS présenté par Benoît Hamon et voté par le Sénat a le mérite d’exister et de proposer des dispositions qui faciliteront la vie des entreprises du secteur.
Il suffirait donc à présent de se fondre dans le cadre institutionnel tracé par la puissance publique et d’y faire prospérer nos entreprises d’ESS en bons développeurs. Mais est-ce bien là ce que nous avions à revendiquer ? […]
Non, sans doute ! Car en réalité, l’économie sociale et solidaire dispose d’ores et déjà de la capacité de transformation économique et sociale dont notre société a besoin. L’enjeu n’est donc ni un problème de taille, ni de reconnaissance institutionnelle, mais la cruelle absence d’un projet politique commun à ces organisations qui pourrait irriguer l’économie toute entière.
Ce projet émancipateur ne pourra pas être celui des grandes firmes, avides de social business et d’entrepreneuriat social, pour lesquelles la pauvreté est un marché d’avenir et qui prospèrent sur le délitement de l’État social.[…]
A l’ESS « des bonnes causes », nous appelons donc à substituer une ESS « de combat ». Voici notre programme. Il a le mérite de la simplicité. Il consiste à amener partout, dans tous les recoins de l’économie, à toutes les échelles, un questionnement légitime sur le pouvoir, la propriété, le savoir. […]
N’avons-nous donc rien d’autre à conquérir qu’une évaluation de notre utilité sociale ? […]
Nous avons une loi pour nous : il est temps de créer du droit pour tous.
Le texte intégrale sur le lien :