N . A . J . E . Nous n’abandonnerons jamais l’espoir à Antony (XX)
N.A.J.E. est une compagnie théâtrale professionnelle qui oeuvre pour la transformation sociale.
Elle a été fondée en 1997 par Jean-Paul Ramat et Fabienne Brugel et reprend les objectifs et les méthodes du Théâtre de l’Opprimé.
L’objet : Le Théâtre de l’Opprimé ouvre une espace de débat public sur les sujets qui concernent la vie de tous, individuellement et collectivement. Les comédiens ne s’adressent pas à un public, mais, chaque fois, à une assemblée citoyenne. Avec elle, ils partent de situation réelles et de conflits vécus et posent la question : Pourquoi ça se passe comme cela ? Qu’est-ce qui est à l’oeuvre ? Ils cherchent à clarifier collectivement le monde que nous voulons et les actions de transformation individuelle et sociale que nous pouvons mettre en place pour le faire advenir. Ils partent en général du point de vue de l’opprimé ; ils s’adressent le plus souvent au petit peuple mais cherchent à constituer des groupes de gens d’origines sociales différentes.
Leur but ? aller ensemble vers une société plus autonome, plus solidaire, plus équitable, plus digne et plus heureuse.
Leur conviction ? c’est du croisement des expériences, des savoirs et des différents points de vue que peuvent jaillir des propositions réalisables et porteuses de sens.
L’équipe est constituée de :
– une dizaine de comédiens et une musicienne, salariés. Grâce au statut de l’intermittence, la compagnie peut maintenir une équipe fixe qui travaille à temps plein.
– une dizaine de bénévoles, très engagés dans le travail de la compagnie mais qui ont un travail salarié à l’extérieur de la compagnie. L’équipe professionnelle constitue le pilier de la compagnie. Mais tous (salariés et bénévoles), sont rassemblés par le goût du travail du Théâtre de l’Opprimé. Il y a globalement une grande stabilité de l’ensemble de cette équipe , ce qui permet l’accumulation de compétences et la construction d’une connivence de groupe.
– Des « alliés ». Au fil du temps, des rencontres et des interventions de terrain, NAJE a constitué un vaste réseau de partenaires avec lesquels elle construit ses actions, renouvelle ses modes d’interventions, avance dans sa recherche. Ils sont institutionnels ou associatifs, acteurs de terrain, intellectuels, experts, militants ou simples citoyens. Ils sont tous nécessaires à l’aventure collective de la compagnie, car ils permettent, chacun à leur manière, d’aller plus loin dans le travail en ouvrant de nouveaux champs d’expérimentation et en donnant accès à des pans de la réalité avec lesquels la compagnie seule n’aurait pas été en contact.
Les activités
Les créations de la compagnie :Chaque année, les comédiens réunissent une cinquantaine de personnes dont la moitié est issue de quartiers populaires. Avec elles, pendant 6 mois, ils reçoivent des experts (chercheurs, militants, personnes impliquées…) du thème qu’ils veulent traiter et font le pont entre les enseignements reçus et les expériences personnelles de chacun. Ils écrivent ensemble, mettent en scène puis jouent et font forum avec 700 spect-acteurs. Ces grandes créations sont le lieu privilégié de la recherche théâtrale de la compagnie. Ces dernières années ont ainsi été traité : la démocratie participative, la mondialisation et le libéralisme, la situation des femmes à travers la relation amoureuse, la question « médias et citoyenneté », la transformation de notre système de soins, le traitement des migrants sans papiers, les outils de mobilisation des personnes vivant la grande précarité. En 2012, le thème choisi est : la casse des services publics et s’intitulera « Pauvres administrés ». Il sera joué par 50 personnes le 2 Juin à Montreuil.
Les créations locales avec des acteurs de terrain. Cela consiste à faire monter un théâtre-forum par un groupe local composé de citoyens, le plus souvent issus de milieux populaires, mais aussi, selon les cas, de professionnels des institutions, d’élus locaux, d’ associations… Le contenu est élaboré par le groupe à partir des situations concrètes vécues par les participants sous la direction de deux professionnels de NAJE. Par exemple : des élus et des locataires sur la question du logement social ; des habitants et des professionnels d’un quartier sur les conflits entre habitants ou sur la question des violences faites au femmes, des locataires et des bailleurs.
Les formations professionnelles : Le théâtre de l’opprimé n’est pas seulement un outil de création artistique, c’est aussi un outil de compréhension du monde et des structures et d’analyse des pratiques. Il peut donc permettre à des professionnels de mettre en travail les problématiques qui sont les leurs. La compagnie intervient dans le cadre de formations professionnelles d’acteurs sociaux, politiques, éducatifs, médicaux…
Les financements :
L’association ne reçoit aucune subvention de fonctionnement, mais, selon les années, des subventions au projet (de la DGAS, DIV, Jeunesse et Sport, Culture (par le biais de la réserve parlementaire),Caisse des dépôt, ACSE, région I.D.F. (secteur de la vie citoyenne). Le subventions publiques s’élèvent globalement à 35 000 € cette année.
L’essentiel des ressources de l’association provient de commandes ou de ventes de spectacles à des clients publics (collectivités publiques, institutions) et associatifs.
La masse salariale représente les 2/3 du budget de l’association. L’association n’est pas assujettie à la TVA.
Quelles difficultés l’association rencontre-t-elle et comment elle y fait face ?
Pour le moment, la compagnie est pleine de projets et arrive à survivre financièrement :
– grâce à la force du projet qui fédère et motive une diversité de compétences autour des deux directeurs ;
– à la solidarité de toute l’équipe qui donne priorité aux financement des comédiens professionnels pour qu’ils puissent maintenir leur statut d’intermittents et continuer à être les piliers de l’action;
– à tous les élus, fonctionnaires et responsables associatifs qui se retrouvent dans les objectifs du travail de la compagnie et font appel à elle.
Mais les financements publics diminuent d’année en année.
Et l’association doit passer de plus en plus souvent par la réponse à des appels d’offres qui ont un double effet pervers : Ils mettent en concurrence les associations entre elles et les associations qui l’emportent sont celles qui savent le mieux écrire des dossiers (ce qui ne reflète pas toujours la réalité de l’action réelle) en employant les discours adaptés à ce qu’attendent les financeurs ; ou celles qui peuvent se payer des personnes compétentes qui consacrent leur temps à cela. Par ailleurs, les appels d’offre obligent les associations à répondre aux priorités politiques du moment – c’est à dire à modifier leur projet pour obtenir des financements -, ou à habiller leur projet pour qu’il apparaissent répondre au cahier des charges de l’appel d’offre.
Pour plus d’infos, consultez le site de N.A.J.E. Contacts : fabienne.brugel@orange.fr