Précisions sur le programme de l’Université d’été 2018 à Amiens
Quelques précisions sur :
- L’exposition (présente les 3 jours) « Tour de France des Alternatives »
- La conférence-jeu « Vivre et travailler autrement pour changer le monde ? » jeudi 12 soir
- La conférence gesticulée « Welcome 2.0 » mercredi 11 soir
- Principe du forum ouvert du jeudi 12 après midi
- Focus sur les ateliers « les chemins de la transition » du vendredi 13 matin :
- Contribution de l’intersectionnalité à la transition sociale ?
- Les communs
- Transition énergétique
- Transition culturelle et sociétale
- Transition écologique – Les enjeux de la biodiversité
1. Tour de France des Alternatives
Exposition-jeu réalisée suite au tour de France des Alternatives mené par 3 picards en 2013, pour découvrir le monde de « Demain ». L’exposition est constituée à partir des matériaux récoltés (photos, montages vidéos, cartes mentales) lors de ce périple de 6 mois à vélo, au pays des alternatives.
Le projet de départ nommé « Un Tcho Pas de Côté » croise plusieurs objectifs : Echanger, expérimenter et apprendre aux côtés des porteurs d’initiatives. + Comprendre et analyser : observer comment ces initiatives s’ancrent dans un territoire, quelles sont leurs conditions d’émergence, quels en sont les relais/ les mécanismes de diffusion, quelles transformations économiques, sociales, politiques et culturelles elles produisent. + Partager et susciter l’envie : valoriser les initiatives picardes et françaises découvertes ; Favoriser l’échange de pratiques entre les différentes personnes rencontrées et leur mise en relation ; et sensibiliser le grand public et en particulier les jeunes à ces alternatives.
Du mercredi 11 au vendredi 13 juillet – à l’Auberge de Jeunesse – Gratuit et ouvert à toutes et tous
2. Vivre et travailler autrement pour changer le monde ?
Conférence-jeu proposée par l’association UtoPic’ autour de l’exposition « tour de France des Alternatives » qui sera présentée du 11 au 13 juillet à l’Université d’Eté du CAC
Des épiceries coopératives aux habitats groupés, des monnaies locales aux AMAP, de nombreuses initiatives se présentent aujourd’hui comme autant de manières de « changer le monde ». Au croisement de l’économie « sociale et solidaire » (ESS), des mouvements de « retours à la terre » ou de démarches militantes, ces « alternatives » incarnent autant de manière d’entrer en « transition ».
A partir d’une expo-jeu réalisée suite au tour de France des Alternatives mené par 3 picards en 2013, venez découvrir le monde de « Demain ». Grâce à l’expo (visible durant toute l’Université d’Eté) et le jeudi 12 juillet au soir, venez revivre ce voyage au travers d’une conférence-débat un peu particulière : entre récit de voyage, analyse sociologique et débat-jeu animé par UtoPic’. Ce sera l’occasion d’interroger ces alternatives : qui s’y engage ? Concernent-elles toutes les catégories de la société ? Quel rapport entretiennent-elles au politique, à l’écologie et à la transformation sociale ? Somme toute, comment peuvent-elles changer le monde ?
Jeudi 12 juillet – de 18h à 19h30 – à l’Auberge de Jeunesse – Gratuit et ouvert à toutes et tous
3. Welcom 2.0 – Conférence gesticulée
On les appelle migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, déboutés, exilés… des gens comme vous et moi, qui ont juste eu la mauvaise idée d’être né au mauvais endroit, au mauvais moment. Un endroit tellement mal choisi qu’ils ont dû en partir, parce qu’il y avait une guerre, une dictature ou une famine, ou parce que tout simplement, leur vie était invivable. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ici aussi, leur vie allait continuer à être invivable.
Mais heureusement, il y a aussi des milliers, des dizaines de milliers de gens qui pensent que ce n’est pas comme ça que les choses devraient se passer. Parce qu’ils pensent que ces étrangers étrangers, comme disait Prévert, ce sont tout simplement des êtres humains et que défendre leur dignité, c’est défendre la nôtre, notre dignité, et aussi notre capacité à rester humains. Et donc il y a aujourd’hui, en France et en Europe, des réseaux de résistance, des citoyens qui se mobilisent. Sur internet, mais surtout dans la vraie vie.
Alors l’idée de cette conférence gesticulée, c’est de vous expliquer comment ça se passe. Pour les migrants et aussi pour nous. Je dis-nous, parce que vous aussi, vous allez découvrir vos super-pouvoirs. Vous allez voir, sauver l’Humanité, c’est facile…
Une conférence, oui, mais pourquoi gesticulée ?
Une conférence gesticulée est une sorte d’OVNI, un objet verbal non identifié. Ou plutôt vachement difficile à définir. Le partage d’un savoir entre gens qui ne sont pas experts de ce savoir. Une parole bâtie avec la vie de celui qui parle et une bonne dose d’autodérision. Un outil d’éducation populaire inventé par Franck Lepage et la SCOP Le Pavé…
Des « conf’ » y en a aujourd’hui près d’une centaine, avec autant de définitions que de gesticulants. Le principe? La rencontre entre des savoirs froids (ceux qu’on trouve dans les livres…) et des savoirs chauds (ceux de notre expérience, qu’on ne trouve nulle part). A l’arrivée, cela ne donne pas un savoir tiède, mais un orage!
C’est, avant tout, une drôle d’aventure. Car gesticuler, c’est aller au-delà de ce que l’on se croyait autorisé, à dire. A donner de la voix parce qu’on est convaincu de l’urgence à faire ce « petit pas de côté » qui change radicalement notre vision du monde. Parce qu’on a compris que Moulinex ne libère pas la femme, qu’on a appris à se méfier de recettes alléchantes et faciles, mais qu’on sait bien, comme disait Gébé, que « l’utopie ça réduit à la cuisson, c’est pourquoi il en faut énormément au départ ».
La gesticulante : Irena Havlicek
Quand j’étais petite, à l’école, on nous appelait «les Tchèques barrés sans provisions». Parce qu’on était réfugiés, qu’on venait de Tchécoslovaquie, et que très souvent, on avait faim. Au départ, ça ne nous a pas fait rire, parce qu’un chèque, on ne savait pas ce que c’était. Mais on a appris vite, même si écrire une somme en toutes lettres, en français, c’est compliqué: soixante-dix-huit francs et quatre-vingt-douze centimes… ma mère, même maintenant qu’on est passé à l’euro, elle n’y arrive toujours pas, alors elle est toujours obligée de choper l’un d’entre nous pour remplir la ligne.
Depuis, on a été naturalisés. Là aussi, j’ai eu du mal à comprendre, pourquoi on utilise ce mot. Moi, à chaque fois que je dis ça, j’ai une furieuse envie de contrôler s’il n’y a pas un peu de paille qui sort de mes oreilles.
Bon là, j’ai 57 ans. Je ne parle toujours pas un français soutenu, mais bon, ça a me donne l’avantage de me faire comprendre par tout le monde. Depuis maintenant plusieurs années, j’essaie d’aider les étrangers qui viennent chercher refuge en France. Il y a des voisins qui me prennent pour une folle, et puis d’autres, pour Superman. J’ai un peu de mal à prendre des congés, mais je ne changerais pas ma vie pour rien au monde.
Mercredi 11 juillet – à 20h30 – à l’Auberge de Jeunesse
4. Le principe du Forum Ouvert
Il est proposé d’échanger sur les actions communes qui pourraient être menées dans les mois à venir à l’initiative du CAC et de collectifs et de réseaux associatifs sur des sujets à déterminer.
Le CAC a déjà déterminé 5 axes de travail collectif sur des questions d’actualité pour prendre position dans le débat public et organiser éventuellement des actions communes. Ces axes vous seront présentés à 14 heures.
A 14h30, nous vous proposons d’amorcer ou d’avancer un travail collectif sur des sujets de votre choix, dans la perspective de mobilisations dans des actions communes.
Nous organisons pour cela un forum ouvert.
Chacun est invité à s’inscrire dans l’un des 4 ou 5 ateliers déjà proposés ou à proposer d’autres ateliers sur des sujets qu’ils jugent importants. Chacun pourra préciser des enjeux et des questions à aborder dans ces ateliers.
Vous pouvez commencer à le faire dès le matin sur les affiches des ateliers qui seront accrochées.
De 14h30 à 15h, vous finirez vos inscriptions tout en précisant sur des feuilles de format A4 à coller sur le mur, les enjeux et les questions que vous souhaitez aborder. Vous pouvez aussi noter des idées pour des ateliers auxquels vous ne participerez pas.
Vous aurez ensuite 1h30 de travail collectif de 15h à 16h30 dans le groupe de votre choix.
Il n’y aura pas de temps de restitution des ateliers. Dans chaque atelier, seront prises des notes pour le compte-rendu et rédigées des fiches de synthèse (fiche minute).
Jeudi 12 juillet – de 14h à 16h30 – à l’Auberge de Jeunesse
5. Focus sur les ateliers « Les chemins de la transition » du vendredi 13 matin
Introduction à la mâtinée « Les chemins de la transition » :
Le Collectif des associations citoyennes a commencé à travailler sur les aspects écologiques à partir de 2015, année de la COP21, alors que se développait partout dans le monde la prise de conscience des enjeux du réchauffement climatique et la nécessité de multiplier les actions pour enclencher une véritable transition écologique.
L’écologie provient de deux mots grec oikos qui signifie maison ou habitat et logos qui signifie science. C’est donc d’un point de vue étymologique la science de l’habitat. Le mot écologie apparaît pour la première fois en 1866 sous la plume d’Ernst Haeckel, biologiste adepte et promoteur de la théorie de l’évolution darwiniste, qui la définit comme « la science des relations des organismes avec le monde environnant ». L’écologie est donc au sens large la science qui étudie les conditions d’existence des êtres vivants dans leur environnement et leur interaction entre eux.
L’écologie prend en compte l’action de l’homme afin d’en limiter les conséquences négatives et destructrices comme la pollution, la destruction des écosystèmes, de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles, la déforestation, les dérèglements climatiques… Elle a évolué dans les dernières années vers de nouvelles approches autour du développement durable et de l’écologie urbaine, ayant pour but de rendre la ville agréable à vivre en s’appuyant sur l’implication des habitants.
Du point de vue écologique, le système actuel – le capitalisme ou le libéralisme – est incapable de prendre en compte la nécessaire amélioration des conditions de vie parce qu’il se base sur la propriété privée, la défense d’intérêts particuliers, la loi du profit et de la concurrence, qui sont source d’énormes inégalités sociales, d’injustices, d’oppression, de violences.
Il est donc nécessaire de changer ce système et de construire une autre société qui part de la défense de l’intérêt général, du respect des droits fondamentaux, de définir des principes communs qui vont permettre la mise en place de nouvelles façons de produire, de consommer, de travailler, de partager, de s’épanouir. Là se trouve le point de départ des chemins de la transition : intervenir de façon globale sur tout ce qui signifie un obstacle au développement humain et trouver des formes alternatives intégrant les dimensions écologiques, économiques, sociales, culturelles, démocratiques.
Le concept de « transition » peut prendre plusieurs sens mais reflète avant tout le passage d’un état à un autre. Ce changement d’état peut être rapide ou progressif mais contient de toutes façons l’idée d’une rupture qu’il est nécessaire de prendre dans toutes ses dimensions, dans une vision transversale de la société. Tout est lié : on ne peut pas préserver l’environnement sans réduire les inégalités, sans abandonner les logiques de croissance et d’accumulation qui dominent le monde, sans respecter les droits fondamentaux et la diversité des cultures, sans restaurer une éthique dans les affaires publiques, sans accroître la participation démocratique des citoyens.
Les travaux menés sur les chemins de la transition par le Collectif des associations citoyennes se sont concrétisés lors de différentes phases :
– la mise en place d’un groupe de travail et d’un programme autour du recensement des actions engagées par les associations et les citoyens, avec la réalisation de répertoires et guides « L’écologie au quotidien » au niveau national et au niveau local, suivis d’un site internet,
– une journée de séminaire à Paris le mars 2016, pour approfondir la réflexion commune,
– des échanges entre réseaux associatifs travaillant sur ces sujets,
– la réalisation d’ateliers spécifiques lors des universités d’été à Lyon/Villeurbanne en juillet 2017 et à Amiens en juillet 2018.
- Contribution de l’intersectionnalité à la transition sociale ?
On a souvent tendance à réduire la question des transitions aux enjeux écologiques. Cet atelier vise à interroger la dimension sociale des transitions à partir du concept d’intersectionnalité. C’est ici remettre en cause l’ensemble des modèles et des rapports de domination qui structurent la société et qui produisent de l’exclusion et des discriminations sous différentes formes, à différents niveaux. L’intersectionnalité est un outil qui nous permet de conscientiser ces mécanismes et d’observer comment ils s’articulent voire se renforcent mutuellement. L’intersectionnalité permet-elle d’identifier de nouvelles formes de logiques discriminatoires ? Ainsi, peut-on prétendre à de nouvelles formes d’émancipation ?
Dans un premier temps, le groupe sera invité à définir les concepts de discrimination et d’intersectionnalité. En particulier, nous montrerons en quoi ces processus sont différents de la convergence des luttes. Puis, sous forme de groupe d’interviews mutuelles, les participant.e.s seront invité.e.s à témoigner à partir de la question suivante : Racontez-nous une expérience concrète de discrimination. Selon-vous à quoi était liée cette discrimination ? Sur la base de ces exemples concrets, nous dégagerons collectivement, dans un troisième temps, une structure et une analyse transversale sur l’origine des discriminations intersectionnelles. Des pistes de luttes seront enfin envisagées.
- Les communs
De nombreuses luttes autour de la notions de bien communs sont apparues à la fin du XXème et au début du XXIème siècle autour de la notion de « biens communs » (eau à Cochabamba en Bolivie, coopératives en Argentine, référendum sur la gestion public en Italie, chartes municipales dans environ 120 villes italiennes, gestion municipale à Barcelone ou Madrid en Espagne, jardin communautaire à Berlin…etc). Le phénomène est international voir mondial.
Les « communs » font donc l’objet d’une intense agitation intellectuelle, à côté et en résonance à ces luttes. Plusieurs écoles s’affrontent, certains y voient la matrice révolutionnaire du XXIème siècle, d’autres les présentent comme un catastrophe (une tragédie) épuisant les ressources, d’autres encore y voient le dépassement de la notion de propriété, plutôt l’usage que la propriété, d’autres aussi craignent qu’ils soient un outil de démantèlement de l’État social, pour d’autres ils sont un mode de « gouvernance » collective démocratique…
Les communs ont une longue histoire, depuis les communaux du Moyen-âge, les « enclosures » en Angleterre d’abord au XVIème siècle, l’article en 1968 de Garret Hardin « La tragédie des communs » (The tragedy of the Commons), le livre et les travaux d’Elinor Ostrom sur la gouvernance des communs dans les années 2000.
Qu’est-ce qu’un commun, un bien commun, comment sortir de la conception de la propriété issue du droit romain qui exclue tous ceux qui n’en sont pas ? Va-t-on vers la fin de la propriété des moyens de production ? Que signifie la notion de « propriété habitation » mise en avant par certains chercheurs ? Les associations n’appartenant à personne peuvent-elles être considérées comme un commun ? A qu’elles conditions, leurs modes de fonctionnement et de financement les y prédisposent ils ?
Le CAC avait amorcé sa réflexion sur les communs à l’université d’été de Rennes en 2016. Une économie des communs est-elle possible ? Comment la perspective des communs peut-elle s’insérer dans les transitions énergétiques, écologiques, sociales, culturelles amorcées par les luttes et les actions de terrain ?
- Transition énergétique
Tout le monde s’accorde à dire aujourd’hui que nous consommons davantage de ressources naturelles que celles que la Terre peut nous fournir et que nous produisons davantage de déchets que l’écosystème ne peut en absorber. Ce déséquilibre est le résultat de notre système de production et de consommation, de choix économiques basés sur le profit, de modes de vie inadaptés aux enjeux écologiques, climatiques et sociaux, qu’il est urgent de modifier pour la survie de l’humanité.
La transition écologique répond au besoin de trouver des solutions réelles et durables aux conséquences de l’activité humaine qui est à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles, des pollutions, des dérèglements climatiques mais aussi de l’accroissement des inégalités sociales. Elle pose la nécessité de la création de nouveaux rapports entre les êtres humains et avec la nature.
Dans ce cadre, la transition énergétique ne représente qu’un aspect des questions qui nous sont posées mais demande à elle seule par sa complexité une discussion approfondie visant à la transformation de la société.
Trois ans après le vote de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) – adoptée en 2015 -, on ne peut que constater le peu d’avancées des objectifs qui avaient été fixés :
– division par 4 d’ici à 2050 des émissions de gaz à effet de serre (GES), alors qu’elles n’ont fait que s’accroître en 2015 et 2016,
– accélération du développement des énergies renouvelables (EnR), alors que peu de choses ont émergé pour donner une vision claire de la reconversion nécessaire des sites de production d’énergie fossile, du nucléaire, de l’agro-industrie, des transports,
– amélioration de la performance énergétique de l’habitat, alors qu’il existe toujours de nombreux freins pour accompagner les ménages ou les entreprises, et surtout l’absence des moyens financiers nécessaires à cette transition…
La loi prévoit aussi que les intercommunalités de plus de 20.000 habitants doivent mettre en oeuvre un Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET).
L’atelier essaiera de répondre aux préoccupations suivantes :
- Qu’en est-il aujourd’hui de ces PCAET dans les territoires ? Les mesures prises sont-elles appropriées aux enjeux actuels alors que la baisse des dotations de fonctionnement et la suppression de la taxe d’habitation signifient une réduction importante de la capacité d’action des collectivités territoriales pour mettre en place des solutions durables ?
- De quelles façons les citoyens et les associations peuvent-ils intervenir dans le développement d’actions en faveur de la transition écologique et notamment dans la mise en place d’énergies renouvelables ? Sur quelles expériences peut-on se baser dans les territoires pour faire avancer ces questions ?
- Transition culturelle et sociétale
Une situation inacceptable et mortifère
Le monde est aujourd’hui dominé par des puissances économiques et financières irresponsables, pour lesquelles l’obtention d’un profit privé par tous les moyens est devenue l’objectif principal et la mesure de tout succès. La stimulation de la consommation sans limite est liée à une philosophie qui continue de penser que les ressources sur terre sont illimitées, que le pouvoir de chacun est également sans autre limite que des rapports de forces ou de propriété, que chacun est à lui-même sa propre référence. L’aggravation de la crise climatique et écologique ajoute cependant une dimension supplémentaire. Elle fait courir à brève échéance le risque mortel par d’un basculement incontrôlable et irréversible. Mais pour rendre la terre, notre maison commune, habitable par tous ses habitants, on ne peut pas préserver l’environnement sans réduire les inégalités, abandonner la logique de croissance et d’accumulation qui domine aujourd’hui le monde, respecter les droits fondamentaux et la diversité des cultures, restaurer une éthique dans la conduite des affaires publiques et plus de démocratie, promouvoir d’autres raisons d’agir et de vivre. Tout est lié.
Face à cette situation, les prises de conscience et les actions se multiplient aujourd’hui. Mais chaque organisation a son prisme d’entrée, avec des stratégies différentes. Les différentes approches et formes d’action sont toutes également nécessaires, mais elles doivent s’articuler.
Certains multiplient les actions porteuses d’alternatives sur le terrain, espérant que la dynamique ainsi créée pourra déstabiliser l’hégémonie du système actuel. Des centaines de milliers d’actions sont menées dans de nombreux domaines pour restaurer le lien social et la solidarité, défendre les droits fondamentaux, développer d’autres relations humaines, lutter contre le dérèglement climatique et amorcer la transition écologique, développer des logiques de coopération et de participation citoyenne, favoriser l’épanouissement des personnes et la vie commune. A elles toutes, ces actions dessinent les contours d’un monde plus juste, plus solidaire et plus écologique, et portent une transformation profonde de nos valeurs et de nos sociétés.
Changer de système économique, politique et institutionnel
Les entreprises multinationales, les banques et les spéculateurs s’appuient aujourd’hui sur la révolution numérique et la mondialisation pour capter une part sans cesse croissante de la richesse et promouvoir le rêve néolibéral d’une société de marché composée d’individus atomisés et cherchant leurs propres intérêts, qu’elles administrent directement. Les conséquences de cette situation sont à la fois écologiques, humanitaires, politiques, avec la montée de gouvernements réactionnaires et xénophobes, sociales, avec la multiplication des détresses humaines. Les replâtrages sociaux-démocrates ont fait naufrage. Il faut changer le cœur du système, en allant vers une société sobre, juste, ouverte et fraternelle. Cela suppose une transformation des modes de production, d’échange, un partage du travail, etc.
D’autres raisons de vivre et d’agir
Beaucoup opèrent un changement personnel dans leur mode de vie, de production et de consommation, estimant qu’il convient d’abord de s’émanciper du consumérisme et du chacun pour soi, retrouver la richesse des relations et le sens de l’action collective, et aller vers un bien vivre. A l’irresponsabilité, nous opposons la responsabilité vis-à-vis des populations actuelles, des générations futures et de la planète. Au productivisme et à l’extractivisme, nous opposons la gestion commune des biens de l’humanité dans le respect des équilibres écologiques. À la corruption, la fraude fiscale et le mensonge public, nous opposons une éthique de la parole, l’honnêteté, respect de la parole donnée. Aux logiques individuelles de lutte de tous contre tous nous opposons la coopération et la fraternité.
Déroulement de l’atelier
Nous vous proposons d’essayer de préciser : Comment articuler la multiplication des alternatives, le changement de système est le changement des raisons de vivre et d’agir ? Cela revient à esquisser une stratégie de la transformation sociale dans des nouvelles conditions qui ne sont plus celles du XXe siècle.
Nous vous proposons d’inventorier pendant 45 minutes, par petits groupes, un certain nombre de ces pistes pour les transformer ensuite en une réflexion plus construite pendant 45 minutes
- Transition écologique – Les enjeux de la biodiversité
Comment les associations résistent et construisent face aux enjeux de biodiversité ?
Avec l’air, l’eau, les sols, les grands écosystèmes : forêts, océan… la biodiversité est le principal marqueur écologique. Tous ses enjeux convergent: c’est de notre santé qu’il s’agit.
Quels sont-ils ? Elles assurent notre sécurité alimentaire ; la constance et la qualité des cycles de l’air, de l’eau et du carbone ; elles composent nos paysages, nos cadres de vie ; elles recèlent des espèces pourvoyeuses de molécules précieuses pour notre pharmacopée…
Ensemble, les biodiversités naturelles, domestique et de laboratoire, constituent le patrimoine de la vie, notre patrimoine génétique. Elles font les équilibres du vivant, de la biosphère dont nous faisons partie. Soulignons le rôle très particulier du monde des microorganismes, encore si mal connu et reconnu !
A chaque échelle, la bonne santé et la diversité des écosystèmes est essentielle.
Nous ne pouvons plus continuer à détruire la biodiversité, surexploiter les écosystèmes … Nous ne pouvons plus polluer sans retenue !
La biodiversité s’impose de fait comme sujet central :
sociétal, social, économique, écologique, donc éminemment politique.
Nous devons changer d’objectifs, sortir d’une société de consommation dont les nuisances sont plus qu’inquiétantes. Notre intelligence collective peut être mobilisée vers un « vivre ensemble » plus heureux.
Pour cela, il est possible et nécessaire d’agir sur trois piliers :
- Une économie responsable en capacité d’intégrer les droits sociaux pour un développement réellement durable.
- Une justice sociale avec des droits et des devoirs, particuliers et collectifs, pour une société solidaire et conviviale.
- La prise en compte des enjeux écologiques considérés en même temps et avec la même volonté que les questions climatiques.
Pour être durable, la transition écologique sera assurément sociétale, sociale, économique, démocratique et culturelle…
La biodiversité, c’est une assurance vie pour le futur, dit Pascal Picq.
Le collectif des associations citoyennes est constitué d’un ensemble d’associations dont les objets spécifiques recouvrent les différents champs appelés à interagir en faveur de diverses transitions.
Cet atelier sollicite notre intelligence collective pour orienter nos actions vers des « vivre ensemble » plus heureux et des désirs d’avenir concrétisables.
Vendredi 13 juillet – 10h15 les 5 ateliers « Les chemins de la transition » – à l’Auberge de Jeunesse