Quand la finance s’empare du social : soirée débat le 29 janvier
La financiarisation des associations du secteur social
Autour du livre de Boris Martin « Adieu à l’humanitaire » et des Social Impact Bonds (SIB)
Soirée débat du Vendredi 29 janvier 2016 de 18h à 20h15 au Centre social le Paris des faubourgs – 12 Rue Léon Schwartzenberg, 75010 Paris
Cette soirée était animée par Boris Martin (rédacteur en chef de la revue Humanitaire), Iréna Havlicek (membre du CAC et auteur d’une conférence gesticulée sur l’économie sociale et soliTaire) et Jean-Claude Boual (président du Collectif des associations citoyennes).
Autour du livre « adieu à l’humanitaire » de Boris Martin (aux éditions CLM): Aujourd’hui le modèle social, économique et politique de la solidarité internationale développé depuis 50 ans par les ONG françaises est en danger. Ce modèle fondé sur l’action de terrain, le témoignage et le financement citoyen, participe d’une société civile parlante, agissante et indépendante ; cependant ce modèle original (avec ses imperfections et ambiguïtés) est de plus en plus courtisé par les entreprises qui peuvent ainsi afficher une image « socialement responsable »…
Autour des Social Impact bonds : Innovation financière ou projet de société marchande totale ? : Nous avons été alertés par l’arrivée en France d’un projet de financement des besoins sociaux par des financeurs privés, sous le nom d’« Investissements à Impact Social » (IIS) avec comme cœur du projet les « Social Impact Bonds » (SIB) [VOIR ICI notre dossier complet]. Depuis lors, une multitude de messages, notes et colloques fleurissent, tant au plan national, européen qu’international, préparant insensiblement la société toute entière à adopter sans méfiance les « SIB ». Hors ce projet constitue une solution ruineuse pour les finances publiques (comme l’ont été les partenariats public-privé) et asservissante pour les projets associatifs vise à l’appropriation du domaine sociale par le secteur financier et les grands groupes multinationaux. Il est en effet nécessaire d’alerter largement les citoyens et les associations sur le contenu de ces mesures !
Ces deux exemples illustrent les stratégies des oligarchies financières pour « marchandiser » toutes les activités humaines, y compris la protection sociale avec la complicité des institutions. Pour mieux comprendre ces mécanismes à l’oeuvre et décrypter collectivement ce qui se cache derrière leur communication omniprésente, vous pouvez ré-écouter ou lire les interventions et débats :
- Introduction de Jean-Claude BOUAL à LIRE ICI
- Ecouter l’intégralité des échanges (sauf l’introduction non enregistrée) :
VERSION PDF de l’invitation pour impression
LIENS MEDIAS
> A lire : article d’Altermondes (20/01/16) sur le livre « Adieu à l’humanitaire »: LES ONG PARVIENDRONT-ELLES À PRÉSERVER LEUR IMPÉRATIF HUMANITAIRE ?
> La plus grande ONG du monde est bangladaise : BRAC
> Les SIB arrivent, voici les preuves :
- lien vers la synthèse du dossier de l’institut de l’entreprise « Social Impact Bonds, un nouvel outil pour le financement de l’innovation sociale ». Lire l’Avant Propos où le CAC est cité comme principal détracteur de ce « merveilleux » outil…
- lien vers l’émission de RTL : La France va se lancer dans le social à but lucratif du 10/12/2015
- L’article « Social Impact Bond : le spectre de la marchandisation » dans Lien Social le 26/11/15
Et Info de dernière minute, c’est officiel, le premier Humanitarian Impact Bond (HIB de son petit nom) s’est négocié à Davos, signé entre le Comité international de la Croix Rouge et l’Etat Belge :
- La Croix-Rouge internationale et la Belgique unissent leurs forces pour créer le premier « Humanitarian Impact Bond » au monde – 22 janvier 2016
Boris Martin avait déjà tiré la sonnette d’alarme dans son livre (p91) : « Si l’on résume en effet l’écosystème qui se déploie depuis quelques années, et que l’on a décrit plus haut, la même logique libérale qui s’est d’abord appliquée aux collectivités locales (PPP), a été dupliquée aux associations nationales (SIB) avant de l’être aux associations internationales du développement (DIB). Dit en termes triviaux : il y aurait de quoi s’inquiéter ! « .
Pour tout renseignement complémentaire : 01 48 07 86 16 ou 07 70 98 78 56