Archives Mensuelles: mars 2022
La Clef : conf « vendez-nous la clef » [28/03] + retour sur le débat [4/03]
La Clef, des nouveaux possibles… retours de la conf du 28/03/22
Le 1er mars dernier, le collectif la Clef qui occupait le cinéma associatif depuis deux ans était expulsé ; le même jour son potentiel acheteur, le Groupe SOS, échaudé par la mauvaise presse suite à la lutte contre ce rachat, se retirait de la vente. Les possibles s’ouvrent de nouveau. Le 28 mars, face à une salle de la Bourse du travail à Paris remplie, le collectif présente son projet de reprise du cinéma. Il s’appuiera sur la création d’un fond de dotation qui recueille depuis plusieurs mois des dons : le fonds La clef Revival. Il permettra de sortir le cinéma du marché spéculatif immobilier. Le collectif vise à faire du lieu un commun, l’association La Clef recevra la propriété d’usage et pourra poursuivre son projet. Ce dernier propose une gestion horizontale, une programmation collective de films souvent rares, fragiles, des prix libres, un soutien à la création de jeunes réalisateurs via le Studio 34, des actions culturelles vers le jeune public en lien avec les écoles et les centres d’animation culturels du quartier. Le CLIP, un réseau de lieux en propriété d’usage, va entrer dans le CA de ce fond, tout comme Céline Sciamma ou encore Jean-Marc Zekri, directeur du Reflet Médicis. Le 28 mars, le collectif annonçait avoir reçu, pour la première fois depuis deux ans, une proposition de rencontre avec la secrétaire du CSE de la Caisse d’Épargne, propriétaire des lieux pour discuter de leur projet. Il a également le soutien financier de la Mairie et la Région IDF annonce réfléchir également à un soutien.
VENDEZ-NOUS LA CLEF – Conférence publique
Lundi 28 mars à 19h – Bourse du travail – 29 Boulevard du Temple, 75003 Paris
Contre la chasse aux associations, défendons nos libertés ! [8 avril]
Action collective – tribune co-signée par le CAC
Contre la chasse aux associations, défendons nos libertés !
Depuis six mois, les dissolutions d’associations s’enchaînent à un rythme rarement connu sous la Ve République. Elles sont désormais annoncées triomphalement à la sortie du conseil des ministres ou sur twitter, contre un média, une association, un collectif… La loi « confortant le respect des principes de la République », dite « loi séparatisme », promulguée le 24 août 2021, a, comme le craignaient les opposant·es à son adoption, ouvert un boulevard aux pouvoirs publics désireux d’écarter celles et ceux qui entendent participer au débat démocratique par l’interpellation citoyenne et de faire taire les voix dissidentes, ou simplement critiques.
Après le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la CRI ont été dissoutes les associations Palestine Vaincra et Comité Action Palestine, et récemment le groupe antifasciste lyonnais (GALE). À chaque fois, l’arbitraire administratif et politique joue à plein : accusations sans preuves, reproches concernant des intentions supposées, ou des « complicités de fait » non établies, mises en cause pour des actes non imputables aux structures visées, etc.
Poitiers : 8ème rencontres nationales du travail social en lutte
Poitiers : 8ème rencontres nationales du travail social en lutte
Le 11 mars dernier, le Collectif des associations citoyennes était présent aux 8ème rencontres nationales du travail social en lutte qui avait lieu à Poitiers. Environ 80 personnes étaient présentes venues de 25 départements, une bonne dizaine de collectifs et les syndicats Sud, CGT, FSU étaient représentés.
Ils sont revenus sur la mobilisation historique du 7 décembre dernier. Plus de 50 000 personnes ont manifesté partout en France pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et d’accueil, du jamais vu pour ce secteur. Cette forte mobilisation est le résultat d’un travail de fourmi mené par ces rencontres pour fédérer les collectifs parfois minuscules, apparus partout dans le travail social ces dix dernières années.
Chacun de ces collectifs surgit souvent à partir d’un point de bascule. Par exemple, le collectif « le social brule » à Marseille se créé en 2018 à l’annonce de la baisse radicale de subvention pour deux accueils de jour. Dans le Nord, le collectif « le social déchainé » se créé en 2017 après une assemblée générale organisée par une intersyndicale où les travailleurs sociaux découvrent que ce qu’ils pensaient vivre chacun de leur côté dans une urgence permanente est une réalité partagée par beaucoup, le collectif se construit alors pour penser ce qui arrive au secteur du social dans la durée.
La plupart des collectifs s’inscrivent dans cette optique, rassembler au delà des étiquettes syndicales, les professionnels syndiqués ou non, pour partager les réalités, les décrypter et organiser les luttes contre notamment les mises en concurrence entre associations face aux appels d’offre qui poussent à faire toujours plus avec toujours moins, l’absence d’espace de pensées (ces espaces collectifs répondent aussi à ce manque), les pratiques délétères voire la montée des maltraitances parce que les professionnels sont noyés dans les urgences ou dans des lieux d’accueil débordés ( hébergement d’urgence, foyers de protection de l’enfance…).
Ces collectifs peuvent également être le lieu d’une repolitisation à partir du terrain alors que les professionnels du social ont parfois intégré l’arrivée depuis de nombreuses années dans le secteur social de pratiques de managment issu du monde de l’entreprise, des pratiques de contrôle social.
Face à la naissance de tous ces collectifs, une première rencontre nationale du travail social en lutte a lieu en 2018 en Seine Saint Denis de façon assez confidentielle… puis avec des hauts et des bas ces rencontres ont essaimé, créé des liens entre collectifs, des ponts entre syndiqués et non syndiqués, public, privé, associatif ou non, autour du travail social avec souvent les mêmes constats sur les pratiques empêchées. Ce travail de fourmi a donc permis donc cette mobilisation historique.
Cette mobilisation a sorti un petit moment ce secteur de l’invisibilité dans laquelle il est souvent plongé. Il a également poussé le gouvernement à réagir, la sortie récente le 10 mars (et en urgence) du livre vert du travail social après une mission confiée par Olivier Veran en janvier dernier montre une tentative de calmer la colère. Pas sûr que cela marche parce que ce livre vert propose une refonte complète du cadre professionnel, des formations (qui viennent déjà d’en subir plusieurs) voir ici la lecture qui en est faite par le collectif Avenir educ qui propose en réaction un livre rouge des colères face à l’absence de concertation et d’écoute des réels besoins du secteur.
Au final, ces rencontres ont abouti à la formalisation d’un nouveau texte d’appel (voir ici) pour une grève nationale les 31 mai et 1er juin prochain.
Dégradation de la justice des enfants et de la protection de l’enfance – la tribune
« La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation de la justice des enfants et de la protection de l’enfance »
A l’approche de l’élection présidentielle, les 250 signataires de cette tribune (dont le CAC) appellent les candidates et candidats à réformer la protection de l’enfance et la justice pénale des mineurs, face à une situation « alarmante ». Les professionnels de la justice, de l’éducation, de la santé, élus, militants associatifs et représentants syndicaux, signataires appellent à un sursaut et dénoncent un « manque criant de moyens« investis dans ce secteur, une évolution législative qui a donné « la primauté au répressif sur l’éducatif » et transféré des responsabilités aux départements qu’ils n’ont pas la possibilité financière d’assumer. Selon eux, les enfants et les adolescents sont ainsi exposés à une prise en charge inégale selon les territoires.
Les auteurs du texte demandent aux prétendants à l’Elysée de se positionner sur ces sujets « sur lesquels les citoyens auront à se prononcer au travers de l’élection du président de la République ».