Archives Mensuelles: septembre 2019
LE 12 OCTOBRE 2019, JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATION
PAS DE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE SANS ASSOCIATIONS CITOYENNES
LE 12 OCTOBRE 2019, MOBILISONS NOUS !
« Nous, acteurs et actrices associatifs de l’Économie Sociale et Solidaire et de l’Éducation Populaire, engagés dans les mouvements citoyens, portons un modèle de société dans lequel la solidarité, le bien commun et l’intérêt général priment sur le tout-marchand et la concurrence. »
C’est par ces mots que s’ouvre l’appel lancé par le CAC au printemps 2019. Les Associations Citoyennes représentent une force, une dynamique, une capacité d’innovation inouïe. Leurs actions portent en elles-mêmes une aspiration à changer de société !
Par notre organisation, notre expérience cumulée, les enjeux que nous portons, nous formons déjà cette société Solidaire, Écologique, Démocratique que nous voulons construire. Nous sommes Nuit Debout !, les Marches pour le Climat, les acteurs de la solidarité, les défenseurs des droits et de la dignité humaine. Nous sommes les Associations Citoyennes.
Service National Universel : les raisons de dire NON
Voir en bas de page le communiqué du CAC du 1er octobre 2019
Lors de son conseil d’Administration du 22 novembre, le CAC a réaffirmé sa position autour de 3 points de vigilance :
1/ La cohésion sociale n’est pas uniquement la question de la jeunesse
2/ Un travail nécessaire de l’Education Populaire
3/ Une destructuration de l’Education nationale dans ses missionsà lire Service national universel : décryptage d’une mesure emblématique sur le blog Médiapart de Gilles Rouby (Président du CAC) [26/08/2019]
Notre démarche pour construire une opposition au SNU
Pour le CAC il y a 2 dimensions:
1/ Travailler à une opposition au SNU avec les organisations de jeunesse, mais aussi nos partenaires associatifs et syndicaux. Les fédérations d’Éducation Populaire elles-mêmes font part de leurs critiques, même si localement elles sont contraintes de s’engager dans la mise en œuvre du SNU : crainte sur les subventions, pressions de la puissance publique… L’objectif de nos initiatives est de comprendre et partager des arguments sur l’idéologie même qui sous-tend le SNU, son sens au regard des politiques jeunesse, des politiques éducatives, de l’Éducation nationale en premier lieu, et de la mise au ban de l’Éducation populaire… Quel projet de société est s’incarne à travers le SNU… Pour cela nous devrons mobiliser chercheurs, acteurs, militants, sans oublier en premier les jeunes et leurs organisations, directement concernés.
2/ Travailler sur ce que pourrait être une politique de Cohésion Nationale (qui est le fondement déclaré du SNU). Comment construire cette politique, au regard du rôle de l’Éducation nationale, et du secteur associatif, notamment de l’Éducation populaire. Comment s’attaquer aux discriminations, aux inégalités, à l’injustice sociale, à la dimension humaine de la crise environnementale qui pousse à l’exil des millions de personnes. Comment construire une société dans laquelle chacun-e se sent respecté, et acteur. Et donc in fine comment faire vivre cette « société de l’engagement » au regard de l’histoire du mouvement associationniste et de l’Éducation populaire du XXème siècle.
Ce n’est pas NON AU SNU simplement. Le SNU constitue une « mesure emblématique » du quinquennat de M. Macron. Et son vrai objectif est de combattre la société de solidarité et d’émancipation à laquelle nous aspirons, pour asseoir définitivement la politique néolibérale à l’œuvre. Combattre le SNU demande d’en comprendre les fondements, les mêmes que ceux du National Citizen Service de M. Cameron et de son projet de Big Society, auquel le SNU est emprunté. Et y opposer un autre projet politique, citoyen et démocratique, que certains traduiront à travers l’Éducation Populaire comme projet d’émancipation. D’autres y verront un projet éducatif pour les jeunes, les habitants, et le vivre ensemble, dans les communes et les quartiers… Ou encore une feuille de route pour un Ministère de la Vie Associative et de l’Éducation Populaire… à réinventer
Décryptage (mise à jour décembre 2019)
La première phase de préfiguration du Service National Universel s’est déroulée au printemps dans les 13 départements pilotes. Cette phase s’est adressée à des jeunes qui sont volontaires. Le SNU est un dispositif d’État qui concernera, à partir de 2022, 800 000 jeunes, sans dérogation possible. Son coût annuel, estimé à 1,5 Milliard, pourrait en fait être bien supérieur. Vous trouverez ici le rapport de l’INJEP sur la première phase d’évaluation.
Au printemps 2020 ce sont 20000 jeunes qui seront appelés sur la base du volontariat, dans chaque département.
Au sein du CNAJEP, les Fédérations « historiques » de l’Éducation Populaire ont décidé d’apporter leur contribution critique au SNU, une vingtaine d’entre elles signant une convention de partenariat avec le ministère. Elles disent ainsi pouvoir se reconnaître dans les objectifs énoncés, émettant des réserves, notamment dans le caractère obligatoire, ou sur la place laissée aux Associations Jeunesse Éducation Populaire.
Pour leur part, 14 organisations de jeunesse s’opposent dans une tribune publiée en juin 2018 à la mise en place du SNU, mettant en évidence les incohérences et les décalages d’un tel dispositif, craignant qu’il ne réponde davantage à une logique démagogique. Dans un communiqué du 21 septembre 2019 la Fédération des Centre Sociaux a pris position contre le SNU
Vous trouverez dans notre dossier (voir ci-dessous) un ensemble de textes et prises de position. Pour le CAC, le SNU ne peut pas être une réponse pour renforcer la cohésion sociale de la nation. Les associations ne peuvent être le bras armé du gouvernement pour accueillir et faire vivre un dispositif destiné à broyer l’esprit critique. A mille lieues de l’Éducation populaire et de son idéal d’engagement libre, désintéressé, pour former les citoyens conscients d’une société humaine.
Le CAC s’adresse aux associations citoyennes, aux militants et acteurs du secteur associatif et de l’ESS, pour construire une tribune associative s’opposant à ce dispositif.